Un dimanche à Paris
Ce week-end, à l'occasion des journées du patrimoine, le Grand Palais accueillait la Wool War One, un projet tricotesque fou auquel j'ai participé bien petitement l'année dernière. Je n'avais pas pu aller voir l'expo à la Piscine à Roubaix mais apprenant que nos petits soldats étaient accueillis au Grand Palais ce fameux week-end, j'ai tout de suite bloqué la date et proposé à mes boys une virée à Paris avec visite de l'expo le matin et resto le midi ... Faut appâter les troupes! Et par l'estomac, ça marche toujours!
Nous avons choisi de suivre la visite guidée, ce qui nous a permis de décrouvrir le Grand Palais d'un point de vue architectural et historique. Le côté historique le relie à la Grande Guerre et donc à la Wool War One qui est une armée en laine, composée de beaucoup de soldats français et d'au moins un représentant de chaque pays ayant "participé" à la grand guerre (j'emploie le mot "participer" sans conviction ... on ne participe pas à une guerre comme on participe à un jeu ou une réunion ...). Pourquoi le Grand Palais est-il relié à la 1ère guerre mondiale me direz-vous? Et bien, il a accueilli un hôpital militaire. CQFD!
Cet hôpital pouvait d'ailleurs accueillir 780 soldats blessés ...
... Et savez-vous combien nous (les 500 tricoteuses dont 1 tricoteur) avons tricoté de soldats en laine? 780. Folle coïncidence! L'exposition n'était pourtant pas destinée à ce lieu mais elle s'intègre parfaitement dans le décor (l'expo est située exactement sur l'aile occupée par les chambrées de l'hôpital).
Elle est mise en valeur avec brio par les conservateurs / conférenciers du Grand Palais. Les explications sont top, le livret pédagogique très bien fait, les panneaux sur l'histoire de l'hôpital militaire pertinents. Un panneau est même consacré à l'importance du tricot pendant la guerre. En effet, l'état en a fait un objet de propagande : "le tricot national". Les femmes n'ont pas attendu l'état, bien évidemment. Elles avaient déjà sorti leurs aiguilles et leur laine pour remplir les colis envoyés aux soldats par de chauds tricots.
Voilà pour l'aspect "technique" des choses. Passons au côté émotionnel, allégorique ... il est fort, très fort. Tous ces soldats sans armes et sans visage marchent tous dans la même direction, inéluctablement, quelle que soit leur nationalité, leur "bord". Ils sont si petits qu'on doit se baisser pour les observer, leur taille est proportionnelle à l'intérêt que les généraux devaient porter à leur vie ... Ils nous interrogent sur l'utilité de la guerre, nous parlent des vies humaines, des familles, des drames humains qui se cachent derrière chacun d'eux. Ils entrent en résonnance avec les guerres d'aujourd'hui... et nous rappelle combien la guerre est une folie, tristement humaine! Combien elle devait être la Der des Der! C'est sans compter la facilité des hommes à oublier les leçons du passé... Voilà mon ressenti.
Ci-dessous un échantillonnage des différents uniformes :
Enfin, je ne pouvais pas ne pas vous montrer un soldat belge, c'est celui avec le pompon, mignon, non? (celui en bleu horizon est le soldat français).
Bon, après tant de cogitations et d'émotions, il nous fallait un bon repas roboratif. Et ce fut le Frogburger dans le quartier Saint Michel qui a été choisi à l'unanimité!
On s'est régalé! je conseille cette adresse. Pourtant je ne suis pas une fan des hamburger ...
Un détour par Notre-Dame à la demande des garçons et retour dans nos pénates.
C'était une bonne journée. On va récidiver ces escapades à Paris. Maintenant que nos p'tits gars sont plus grands, ils en profiteront plus. Ce serait dommage d'être si proche et de ne pas les sensibiliser aux charmes de cette si belle ville!